Les 450 logements HLM, situés au cœur du quartier de Belleville, sont en rénovation depuis deux ans. S’ils se plaignent du bruit des travaux qui accompagne leur quotidien depuis deux ans, les habitants sont soulagés de voir leurs logements devenir beaux et agréables.

« C’est assourdissant ! » s’exclame Lydie en riant, assise sur un banc au sein de la cité Faucheur-Envierges. Le bruit des perceuses s’arrête un bref instant puis reprend. Cette retraitée de 67 ans habite depuis 33 ans dans cet ensemble d’immeubles situé en haut du parc de Belleville. Les 450 logements sont mis aux normes les uns après les autres depuis deux ans. « C’était vraiment moche avant, ce qu’ils font est bien. » Au coin de l’immeuble suivant, Marie-France, retraitée de 63 ans et qui habite la cité depuis 23 ans, confirme : « Avant, c’était sale, y’a pas d’autre mot. Il y avait du gras plein les murs, tout était sale, le sol, les portes, tout. »
Les habitants s’accrochent à cet espoir d’un cadre de vie meilleur pour supporter les travaux. Le visage de Marie-France, perdu dans la capuche de sa veste matelassée, s’illumine quand elle évoque la rénovation : « Maintenant ça devient joli, ils font du super travail : on a des super paliers, et les murs, les sols, tout est propre maintenant. C’est très agréable. » Le bruit de la perceuse reste dérangeant : « Des fois ça perce à gauche, à droite et je n’entends même plus le son de la télévision. »
Sous la pluie, Djilali, habitant de la cité depuis 23 ans, est lui aussi ravi. « Il y a du bruit tout le temps, c’est vrai. Mais que voulez-vous ? On revit maintenant ! Cette rénovation, c’est la vie ! ». Tout sourire, son sac de courses à la main, cet agent RATP de 48 ans poursuit : « Mon appartement était parmi les premiers à avoir été rénové. J’ai subi, je sais que c’est du dérangement, mais c’est vraiment bien. »
L’espoir d’une meilleure isolation
Ces appartements HLM ont été construits entre 1983 et 1986. Depuis, ils n’avaient pas bénéficié de la moindre rénovation. En 2017, le diagnostic établi par Paris Habitat fait état de problèmes de ventilation et d’humidité dans les logements. Et pour cause, les installations électriques sont vétustes et les chaudières fonctionnent mal. « Ils refont l’isolation extérieure, ils mettent du double vitrage, des volets en bois, ils repeignent la façade dans un gris clair et ils mettent de l’ardoise claire aussi », détaille Fatima, une retraitée de 70 ans qui habite la cité depuis 41 ans.
Le projet de rénovation s’inscrit dans le cadre du plan climat, en mettant l’accent sur l’isolation. Le côté Faucheur de l’ensemble était noté D sur l’étiquette énergie, le côté Envierges, C. L’objectif est de les faire passer à B grâce à la rénovation.« On devrait pouvoir économiser sur le gaz et l’électricité une fois que ce sera fini », espère ainsi Fatima.
La septuagénaire réfrène néanmoins son enthousiasme : « Ils nous ont dit qu’ils allaient augmenter les loyers, mais on ne sait pas de combien. » Un document produit par Paris Habitat envisage en effet une « participation réhabilitation » et une « participation économie d’énergie ». Les quittances de loyer pourraient ainsi augmenter de 30 à 50 euros par mois, selon le nombre de pièces de l’appartement. Fatima peste un peu contre les travaux de son appartement qui se sont interrompus il y a un an et ont laissé son balcon couvert d’une bâche depuis. Mais elle reconnaît, en souriant : « On a une belle cité : quelle autre cité a des arbres comme ça, en plein milieu ? »
Adèle Lebrun