Anaïs Tarby est la fondatrice des Camionneuses, la plus grande cuisine partagée de Paris. Avec son équipe, elle accompagne les acteurs de la restauration en leur ouvrant ses portes, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Elle y défend le bien manger.
Make Food Great Again. Le slogan affiché par Anaïs Tarby, cofondatrice de l’entreprise qui fête ses 10 ans, est une invitation à tous les gourmands. Elle qui a mûri le projet lors d’un voyage aux États-Unis en 2013, défend avec Les Camionneuses le bien manger et le bien boire. Avec elle se sont lancées trois de ses amies, toutes « fondues de bonne bouffe ».
La trentaine passée, la diplômée de Sciences Po puis de la Sorbonne dans la spécialité droit et administration envisageait déjà sa reconversion professionnelle. « Comme tout le monde, j’ai d’abord pensé ouvrir un restaurant. » Pourtant, lors de son voyage en Amérique avec les trois futures cofondatrices, Anaïs découvre l’ascension des food-trucks. Ces camions-restaurants, dont elle s’inspirera pour le nom de son entreprise.
Dès son retour en France, l’ancienne business developer réalise une étude de marché auprès de trois food-trucks. « Dans l’après-midi même, j’avais trois appels. Tous partants pour une cuisine partagée. » De cet engouement naissent Les Camionneuses. Un immense entrepôt, invisible de la rue, qui met à disposition fours, frigos et plans de travail pour des cuisiniers. En façade, une baie vitrée donne à voir une toute autre activité : celle d’un lieu de coworking où se développe l’Agence événementielle, la deuxième branche des Camionneuses.
Transmettre savoirs et passion
Dans l’espace de coworking du XVIIIe arrondissement de Paris, les locataires et les salariés des Camionneuses ont en commun une même passion : l’amour du bien manger. Autour d’Anaïs, les différentes entreprises s’entraident pour partager ce goût des bonnes choses, en organisant ensemble des événements culinaires. Avec l’aide de food-trucks ou de traiteurs à la nourriture « authentique », qui préparent leurs plats sur le site de la Porte de la Chapelle, l’Agence propose ainsi sa restauration événementielle.
Pour accompagner au mieux ses jeunes collaborateurs, la cofondatrice de 42 ans privilégie le recrutement par l’alternance. Une formation longue mais payante. « J’accepte d’autant plus facilement qu’on fasse des erreurs quand le travail est réalisé avec passion. » Dans ce vivier de talents, la seule motivation reste que « chacun aime son travail », affirme-t-elle.
Le goût du collectif
Anaïs se remémore les débuts de l’entreprise en admirant les allées et venues des collaborateurs. « Les premières années ont été joyeuses, on a touché à tout et connu un beau démarrage, se rappelle-t-elle. Il y a eu ensuite des aléas, mais heureusement, l’équipe est toujours restée soudée. Si j’avais été seule, je ne suis pas certaine que nous serions encore là ». La force du collectif, qu’elle œuvre à nourrir, Anaïs le garde en tête. Lorsqu’elle doute, elle n’hésite pas à consulter son équipe « très transparente ».
Aujourd’hui, elle souhaite étendre le projet auprès de plus d’entreprises, notamment en développant un troisième métier : le conseil aux restaurateurs. Une nouvelle branche pour compléter les activités de cuisine partagée et d’organisation d’événements. Comme la cuisine déborde déjà sur les bureaux, la cofondatrice rêve d’autres horizons géographiques. « Lyon ou Marseille », glisse-t-elle. Néanmoins, elle ne compte pas quitter le quartier du XVIIIe et attend avec impatience la fin des travaux des JO. L’occasion pour elle d’y développer les trois branches à la fois. « Comme si c’était des enfants, je ne peux pas faire de choix », s’amuse la maman des lieux..
Adèle Loisel