Dépenser seulement 300 euros pour la robe de sa vie, c’est possible dans la boutique Au Bonheur des Mariées. Située au cœur du quartier de Barbès à Paris, l’enseigne a su résister à la crise du Covid.
« Je reviendrai vendredi pour les retouches », lance une femme avec de longues tresses brunes et un large sourire. Elle sort d’un magasin à la devanture rose et blanche, « Au Bonheur des Mariées ». Située rue Bervic, à quelques pas du métro Barbès-Rochechouart, cette boutique est spécialisée dans la vente de robes de mariée pour petit budget.
En passant le pas de la porte, on s’engouffre dans un univers de strass et de dentelles à bas prix. Assise derrière son comptoir, Amina aide depuis une dizaine d’années ses clientes à trouver la robe qui les sublimera le jour de leur mariage. À 31 ans, la responsable de vente au brushing parfait sait vanter les atouts de son magasin.
« Les clientes trouvent chez nous des robes qui correspondent à leurs attentes et, surtout, à un prix raisonnable », affirme-t-elle en pointant du doigt les étiquettes des robes. 99 € pour la moins chère. 1300 € pour la plus coûteuse. Des prix très bas, quand la moyenne du budget alloué à une robe de mariée tourne plutôt autour des 1195 euros en France, selon le Livre blanc du mariage élaboré en 2019 par l’ESADE, Google Marketing Solutions et HEC Paris.
Des robes de mariée importées de Dubaï
« Barbès est bien connu pour avoir les meilleurs prix de Paris pour les robes de mariée », poursuit la vendeuse. Une femme au rouge à lèvres foncé entre dans la boutique et déambule entre les robes blanches en quête d’un coup de cœur. Elle ne l’a visiblement pas eu dans les huit autres magasins dédiés à l’univers du mariage qui se succèdent le long du boulevard de Magenta. L’Empire du Mariage, Le Royaume du Mariage, Paris Mariage… Autant d’enseignes proposant des robes de mariée, voiles et autres accessoires à prix mini.
Les robes d’Au Bonheur des Mariés sont importées de Dubaï, de Turquie ou de Chine. Des provenances lointaines qui permettent d’élargir la gamme des modèles et d’afficher des tarifs compétitifs. « Un mètre de dentelle au marché Saint-Pierre coûte environ 50 euros. Si une cliente souhaite une traîne pour sa robe, on arrive très vite à 200 euros, ce qui équivaut au prix d’une robe venant de Dubaï », calcule-t-elle.
« J’habite à Barbès, donc c’était une évidence pour moi d’acheter ma robe ici »
Une trentenaire vêtue d’un long manteau léopard pousse la porte de la boutique. « Je n’ai pas de mots, elle est magnifique », lance-t-elle en désignant une des robes exposées, avec un col bateau et une longue traîne blanche sur laquelle scintillent des paillettes. La cliente recherche une seconde robe pour son mariage, qui servira pour la première danse : elle a déjà dépensé près de 900 euros dans une autre tenue… « J’habite à Barbès, c’était une évidence pour moi de prendre ma robe ici. J’achète aussi tous les accessoires dans le quartier pour éviter de dépenser trop. Un mariage, ça coûte cher ! » La jeune femme prend rendez-vous en fin de semaine pour faire des essayages.
Les clientes habitent le quartier, mais pas seulement. « Il en vient de toute la France, assure sans sourciller Sarah, l’autre vendeuse. Une dame est par exemple venue de Rouen pour acheter une robe noir et blanc correspondant au thème de son mariage. » Avec la crise du Covid-19, beaucoup de boutiques de robes de mariée ont fermé à Barbès. « C’est une prouesse qu’on n’ait pas baissé définitivement le rideau », souligne Sarah. Qui ferme justement la boutique, sur les coups de 19 heures.
Anna Mexis